Un seul aller-retour « Paris-New York » équivaut à un impact carbone supérieur à l’impact individuel qui permettrait de limiter le réchauffement climatique.
Si l'on souhaite maintenir l'augmentation de température de la planète à +2°C, il est estimé que nous devons rester en dessous de 1,6 tonne de CO2 par personne et par an. A lui seul un aller-retour Paris-New York en consomme un tiers de plus ! Les chiffres parlent d'eux-mêmes, pour éviter un emballement climatique, il est nécessaire de réduire nos déplacements en avion et vivre plus sobrement ! Et si nous commencions par éviter les escales, car ce sont le décollage et l’atterrissage qui polluent le plus en étant les plus gourmands en carburant.
Mais ne pas prendre l'avion empêche-t-il pour autant les avions de voler ?
Aujourd'hui en raison des taxes d'aéroport et des questions de logistique, même sans aucun passager, un avion programmé vole ... J'ai pu le constater, lorsque contrainte par un problème de VISA, j'ai pris un vol où nous nous sommes retrouvés à seulement 5 passagers ! L'hôtesse m'a confirmé que même en l'absence de passager l'avion aurait volé.
Réduire la pollution causée par le secteur de l'aviation passe par des changements politiques et économiques
Responsabiliser les individus sur leur impact carbone, c'est important mais les sur-responsabiliser me semble contreproductif ! En effet, cela ne suffit pas, c'est aux compagnies aériennes et aux Etats de prendre en main le problème.
Par exemple, les compagnies aériennes pourraient mettre en place des billets flexibles (tels les Snap Eurostar) : on achète un « billet matin » ou un « billet soir » pour une destination et c’est la Compagnie d’aviation qui vous donne un horaire en fonction du remplissage de l’avion et s’il n’y a plus de place, s'arrange avec une autre Compagnie pour vous placer sur un autre vol. Les avions pourraient aussi avoir l'obligation de ne pas quitter le sol tant qu’ils n’atteignent pas un remplissage à moitié l’appareil. Les compagnies pourraient enfin travailler ensemble à simplifier les impacts logistiques.
A quoi cela servirait-il que nous arrêtions de prendre l'avion, si on poursuit la construction de nouveaux terminaux ?
Il y a une vraie incohérence politique sur ce sujet : on assiste à un « avion bashing » et en même temps, on prévoit de construire un nouveau terminal à Roissy, sans évoquer ce qui se passe dans d'autres pays….
Finalement le paradoxe est dans l’incompatibilité entre croissance économique et lutte contre le réchauffement climatique.