A la rencontre des chrétiens d'Asie du Sud Est
Depuis l'été 2016, je me sentais appelée à partir, à me donner là où on avait besoin de moi, à être disponible entièrement à l'autre ...
Les Missions Etrangères de Paris me semblaient comme une évidence. En effet, j'avais eu l'occasion de visiter ses jardins et sa chapelle et j'avais alors été marquée par la paix de ce lieu et touchée par l'histoire de ces 4300 missionnaires envoyés à vie en Asie !
Je ne connaissais pas encore l'Asie et j'aimais l'idée de ne pas choisir sa mission.
Le volontariat des Missions Etrangères de Paris
Le volontariat des Missions Etrangères de Paris (3 mois à deux ans) est au service de l'Eglise d'Asie, et moi j'étais envoyée au Vietnam dans un foyer pour étudiantes tenu par des soeurs dominicaines (je me rappellerai toujours du coup de fil de Maël, la responsable mission, pendant mon stage en transition énergétique pour me décrire cette mission). A peine arrivée, les deux soeurs me proposaient "une petite soupe" et je rencontrais quelques étudiantes ! C'était à moi de "faire ma mission", j'avais un emploi du temps de cours de français et d'anglais à donner aux soeurs et aux étudiantes et autour je passais du temps avec les étudiantes, donnais des cours dans d'autres foyers ou aidais les soeurs !
Pas toujours facile de passer d'une vie parisienne tournée vers l'efficacité à une vie tournée vers la rencontre et la présence !
Avec le temps, je me rendais compte que j'étais aussi là pour apporter un peu de joie dans un foyer parfois un peu sérieux et faire rire les soeurs pendant les repas (en alternant le français et l'anglais car Soeur Lien apprenait le français et Soeur Nguyet l'anglais).
De fils en aiguilles, j'ai aussi donné des cours d'été en anglais à des enfants d'un patronage salésien, c'était assez épique car les enfants de l'ethnie K'ho étaient turbulents et ce n'était alors pas facile d'exercer de l'autorité sans parler leur langue (oui c'était plus qu'épique).
Le fruit de mon volontariat : apprendre à s'abandonner
Mon volontariat m'a appris à m'abandonner, à faire confiance à Dieu, à ne plus planifier ! Combien de fois mes cours ont été annulés et remplacés par des courses ou des fêtes religieuses ! Ne pas savoir où l'on va ni quand on rentre ... Quelle leçon pour l'organisatrice que je suis ! A mon retour de mission je rêvais de garder cet instant présent, de me rendre disponible à la rencontre dans mon quotidien (en pratique ça allait être plus compliqué).
Finalement ce n'était pas ce que je faisais qui comptait mais ma présence tout simplement et ainsi j'espère avoir témoigné un peu de l'amour du Christ pour chacune des personnes que j'ai rencontrées !
"On apprend et mûrit beaucoup lorsqu’on ose entrer en contact avec la souffrance des autres. De plus, il y a chez les pauvres une sagesse cachée, et ils peuvent, avec des mots simples, nous aider à découvrir des valeurs que nous ne voyons pas."
Pape François, Christus Vivit
Découvrir son appel
C'est en rentrant de volontariat, que s'est dessiné le projet laudato si - l'écologie des ethnies d'Asie du Sud Est. J'ai commencé par vouloir vendre des petits hauts tissés par les K'Ho (ethnie près de Da Lat), puis j'ai rejoint Marie Van Haecke dans le développement de l'association trendethics afin de soutenir le développement économique des ethnies d'Asie du Sud-Est et ainsi lutter contre l'exode rural, la perte des cultures et la précarité de ces familles !
Toujours dans un coin de ma tête, résonnait l'Encyclique Laudato Si, que j'avais lu un an plus tôt : "les ethnies, les plus pauvres ont des solutions à la crise socio-environnementale" !
Et avec la prière, tout s'est éclairé et semblait s'imbriquer dans cet appel de comprendre pourquoi ces ethnies étaient plus respectueuses de l'environnement, de prendre exemple sur elles et de les accompagner dans le développement d'activités locales durables, basés sur leurs savoir-faire.
Ainsi s'est construit mon projet de la Bourse de l'Aventure Chrétienne.
"Répondre à sa vocation, c'est chercher sans cesse à être en accord avec le projet de Dieu sur soi. Il en résulte une paix et une joie profondes. Une très belle aventure, et qui vaut la peine d'être vécue à fond !"
Pape François
Partir pour mieux s'enraciner
Je crois qu'on peut vraiment dire, que mon volontariat a été une révélation, le début d'une nouvelle aventure ! J'ai appris à ne plus suivre un chemin tout tracé (études, travail à la Défense, diners parisiens haha) mais à trouver mon sentier vers le Christ. Aujourd'hui je suis parfois dans le brouillard concernant demain, mais je sais que Dieu est là, et qu'il me guide.
Combien de fois alors que je ne voyais pas de solution, elle est littéralement tombée du ciel. Un bon exemple alors que je me trouvais en Birmanie, je désespérais de trouver un contact local fiable dans un village, une femme est venue me voir à la fin de la messe (elle cherchait quelqu'un d'autre). Par chance sa soeur développait des teintures naturelles, désormais nous travaillons avec elle ! Chaque jour, Dieu me donne des grâces et cela me confirme que je suis à ma place.
Alors je ne peux que chanter "Laudato Si Seigneur, aide moi à mieux m'enraciner en toi".